La confédération européenne des industries de recyclage (EuRIC) a fait appel au bureau d’étude Norion Consult pour l’accompagner dans la réalisation d’une évaluation par analyse du cycle de vie (ACV) comparative des exutoires actuels pour les TLC usagés collectés en Europe. Par soucis de cohérence des marchés, l’étude se concentre sur les textiles d’habillement.

Les conclusions sont en alignement direct avec les messages véhiculés par FEDEREC depuis de nombreuses années : dégradation de la qualité du gisement collecté, nécessité d’exutoires internationaux, écrémages, couple réutilisation-recyclage.
En moyenne, la réutilisation aura un impact environnemental 70 fois moins important que le même produit neuf et permet par exemple d’économiser, 3kg d’émissions de GES par t-shirt produite.

Détail :

« À l'horizon 2030, la quantité de textiles collectés séparément pourrait atteindre 8,5/ 9 millions de tonnes. Actuellement, environ 50 à 75 % des textiles collectés sont réutilisés, tandis que 10 à 30 % sont recyclés.

La stratégie de l'UE pour des textiles durables vise à renforcer à la fois la réutilisation et le recyclage en Europe, conformément à la hiérarchie des déchets, qui stipule clairement que la réutilisation doit être privilégiée par rapport au recyclage, même lorsque la réutilisation a lieu dans d'autres régions du monde.
Cependant, étant donné que l'on s'attend à ce que la part de vêtements non réutilisables augmente et que le domaine et la capacité du secteur du recyclage textile en Europe évoluent rapidement, cette étude a examiné, par le biais de deux ACV comparatives, 1) l'avantage environnemental de la réutilisation par rapport à un nouveau produit et 2) l'impact environnemental de la réutilisation au niveau mondial par rapport au recyclage au sein de l'UE.

L'évaluation de l'impact du cycle de vie de la réutilisation par rapport à un nouveau produit confirme que l'impact environnemental de la réutilisation est nettement inférieur à celui de la production d'un nouveau vêtement, pour les trois qualités. Pour le t-shirt de qualité crème et le t-shirt de qualité B, le nouveau vêtement est responsable d'un impact environnemental global près de 70 fois plus important qu'un t-shirt réutilisé, et en termes d'équivalents CO2, la réutilisation des deux types de vêtements permet d'économiser plus de 3 kg d'équivalent CO2 par unité. L'impact d'un nouveau vêtement provient principalement de la production de fibres et de la production elle-même, tandis que le faible impact lié à la réutilisation provient du transport jusqu'au point de vente. Mais ce dernier est comparativement si insignifiant par rapport à l'impact de la production d'un nouveau vêtement, que l'étude soutient l'existence d'un marché mondial de la réutilisation, malgré le transport lié.

L'évaluation de l'impact du cycle de vie de la réutilisation par rapport au recyclage en Europe montre que la réutilisation évite plus de déchets que le recyclage, et est donc bénéfique pour l'environnement pour les trois qualités. Toutefois, si la réutilisation ne remplace pas dans une large mesure la production de nouveaux vêtements, le recyclage peut être légèrement plus bénéfique pour l'environnement. »


Source : Source : https://www.euric-aisbl.eu/position-papers/download/1847/643/32